Hausse des taux de crédit immobilier prévue avant l’été
Le marché du crédit immobilier traverse encore une période d’instabilité. Alors qu’une accalmie avait été perceptible ces derniers mois, une légère hausse des taux est de nouveau attendue avant l’été 2024. Une situation qui invite les emprunteurs à s’adapter, et les banques à revoir leurs stratégies pour maintenir leur compétitivité sur un marché immobilier en pleine mutation.
Des taux repartis à la hausse au printemps 2024
Après une baisse amorcée fin 2023, les taux de crédit immobilier vont connaître un léger rebond dans les prochaines semaines. Plusieurs signaux l’indiquent : l’inflation persiste à un niveau plus élevé qu’espéré, et les anticipations de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) poussent les taux directeurs à rester élevés. Ce contexte incite les établissements bancaires à revoir leurs taux à la hausse pour couvrir leur coût de refinancement.
La hausse attendue des taux pourrait les ramener autour de 3,2 % d’ici à l’été pour les crédits sur 20 ans, selon différents courtiers. Les taux fixes sur 25 ans pourraient quant à eux s’approcher des 3,5 %. En comparaison, ils avaient baissé jusqu’à 2,9 % en début d’année, offrant un court répit aux acquéreurs.
Les banques jouent la concurrence sur fond d’incertitude économique
Des offres agressives pour capter les emprunteurs
Dans un climat de tension économique et face à une demande affaiblie, les banques restent agressives commercialement pour conserver ou gagner des parts de marché. Certaines d’entre elles continuent de proposer des offres attractives à des profils solides, même s’il s’agit parfois d’opérations à perte sur le court terme.
Cette stratégie de séduction des profils premium s’explique par une volonté de capter une clientèle fidèle sur le long terme, dans un marché où le nombre de dossiers acceptés reste faible par rapport aux niveaux historiques.
Des conditions d’octroi légèrement assouplies
Parallèlement, les conditions d’octroi des crédits s’assouplissent légèrement. On constate une plus grande souplesse sur le taux d’endettement ou l’apport personnel exigé. Cependant, cela ne signifie pas un retour à la souplesse d’avant 2020 : l’environnement bancaire reste prudent et sélectif.
Vers une stabilisation durable autour de 3 % ?
Selon les projections des spécialistes du secteur, les taux d’intérêt devraient ensuite se stabiliser autour de 3 % à partir de fin 2024, pour se maintenir à ce niveau durablement en 2025 et 2026. Cette phase de stabilisation pourrait représenter une nouvelle norme des crédits immobiliers sur le long terme.
La baisse rapide des taux observée entre 2015 et 2020 semble donc bien appartenir au passé. Elle avait été portée par des politiques monétaires ultra-accommodantes. Le retour d’une inflation plus persistante a rebattu les cartes, incitant les banques centrales à remonter leurs taux directeurs et contribuant ainsi à l’augmentation des taux d’emprunt.
Quel impact pour les emprunteurs ?
Une capacité d’achat amoindrie
Pour les ménages, cette hausse des taux implique une diminution de leur capacité d’achat immobilier. À mensualité égale, un taux plus élevé réduit le montant total du prêt pouvant être accordé. Les simulations montrent qu’un point de pourcentage en plus sur un prêt de 25 ans peut représenter plusieurs dizaines de milliers d’euros en moins sur le budget global.
Un marché immobilier qui s’adapte
Dans les zones tendues, où l’immobilier reste très attractif, les prix tendent à résister. En revanche, dans les villes moyennes ou les zones rurales, on constate déjà une légère baisse des prix face à une demande qui se fait plus rare. Cette réajustement du marché pourrait s’accélérer si les taux se maintiennent au-delà de 3 % pendant plusieurs années.
Faut-il emprunter maintenant ?
Emprunter avant l’été peut encore être une opportunité pour les profils les plus solides, alors que les conditions sont en train de se durcir à nouveau. L’environnement de taux à 3 % devrait durablement s’installer, ce qui rend cette période plus avantageuse par rapport à un avenir où les taux pourraient encore connaître des ajustements.
Dans tous les cas, il est fortement recommandé de bien préparer son dossier, d’optimiser son apport personnel et de faire jouer la concurrence entre les banques afin d’obtenir le meilleur taux possible. Les services d’un courtier immobilier apparaissent d’ailleurs plus que jamais utiles dans ce contexte fluctuant.
En somme, la hausse des taux de crédit immobilier prévue avant l’été marque un nouveau virage dans un marché déjà tendu. Si les prochaines semaines risquent d’être marquées par une certaine volatilité, la perspective d’une stabilisation autour de 3 % renvoie à une nouvelle normalité. Les emprunteurs doivent composer avec ce paradigme en adaptant leurs projets et en s’entourant des bons conseils pour maximiser leurs chances de financement.