Crédits aux particuliers en France : chiffres clés 2024
Un volume de crédits toujours conséquent
Le marché du crédit aux particuliers en France reste dynamique malgré un contexte économique incertain marqué notamment par l’augmentation des taux directeurs et les tensions sur le pouvoir d’achat. À la fin avril 2024, l’encours total des crédits aux ménages atteignait 1 420 milliards d’euros, un montant stable par rapport à l’année précédente.
Parmi ces encours, le crédit immobilier représente toujours la part la plus importante avec environ 73 % de l’ensemble des crédits aux particuliers, soit près de 1 037 milliards d’euros. Ce chiffre confirme l’appétit des Français pour la pierre, qui reste une valeur refuge, même en période d’incertitude économique.
Une baisse de la production de nouveaux crédits
En revanche, en termes de nouvelles productions de crédit immobilier, une tendance à la baisse se confirme. Sur les quatre premiers mois de l’année 2024, la production de crédits immobiliers (hors renégociations) est de 7,8 milliards d’euros en moyenne par mois, en retrait par rapport à 2023 où elle s’élevait à plus de 13 milliards d’euros par mois.
Cette diminution s’explique en grande partie par la hausse des taux d’intérêt, passés en moyenne de 1,5 % début 2022 à 4,1 % au printemps 2024. Cette augmentation du coût du crédit a logiquement réduit la capacité d’emprunt des ménages et ralenti les transactions immobilières.
Des taux d’intérêt en forte progression
Le taux moyen hors assurance pour un crédit immobilier accordé sur 20 ans s’élève désormais à 4,12 % (en avril 2024), un chiffre en hausse constante depuis 2022. Cette évolution impacte particulièrement les primo-accédants, dont la solvabilité se voit fragilisée par des mensualités plus élevées à revenu égal.
Les crédits à la consommation maintiennent leur cap
Malgré des conditions de financement plus strictes, les crédits à la consommation résistent mieux que le crédit immobilier. En avril 2024, leur encours atteint 195 milliards d’euros, en très légère hausse par rapport à 2023.
Cette évolution s’explique notamment par la diversification des usages du crédit à la consommation, qui sert aussi bien à financer l’achat de véhicules que des travaux, ou encore de l’électroménager et des biens d’équipement. La croissance modérée du crédit renouvelable et des prêts personnels compense partiellement le recul des financements affectés.
Un impact direct sur le marché immobilier
La baisse de la production de crédits immobiliers a un effet immédiat sur l’activité du marché immobilier résidentiel en France. Moins de financements signifie moins d’acquéreurs potentiels, surtout parmi les jeunes ménages et les foyers les moins aisés.
De nombreux professionnels de l’immobilier notent une baisse des prix dans certaines zones tendues, conséquence d’une demande affaiblie. Toutefois, cette correction reste modérée en raison d’une offre toujours insuffisante, notamment dans les grandes agglomérations.
Les perspectives pour 2024
La Banque centrale européenne pourrait envisager un assouplissement de sa politique monétaire en fin d’année, ce qui pourrait infléchir la courbe des taux d’intérêt. Cela permettrait un allègement des conditions de crédit et une relance partielle du financement immobilier.
En attendant, les banques françaises restent exigeantes dans l’étude des dossiers d’emprunt, et les conditions d’octroi demeurent strictes, notamment en ce qui concerne le taux d’endettement maximal autorisé et l’apport personnel requis. Les futurs emprunteurs doivent donc préparer avec soin leur plan de financement.
Conclusion
Les chiffres de 2024 confirment une phase de transition pour le marché du crédit aux particuliers en France. La hausse des taux d’intérêt a entraîné une chute significative de la production de crédits immobiliers, impactant directement l’accès à la propriété et l’activité du secteur immobilier. En parallèle, les crédits à la consommation restent relativement stables, soutenus par une demande constante des ménages pour des biens durables.
Dans ce contexte, une évolution favorable des politiques monétaires et une adaptation de l’offre bancaire pourraient permettre de restaurer progressivement le dynamisme du marché du crédit, indispensable au bon fonctionnement de l’économie immobilière française.